Comptez-nous l'histoire de votre personnage : vous pourrez rédiger une histoire habituelle, ou vous contenter de lister dix dates importantes de la chronologie de votre personnage, en détaillant chaque point.
Son enfance, elle l’a passée dans un coin perdu du Canada avec son père et son frère âgé de 12 ans de plus qu’elle. A vrai dire, c’était son demi-frère, Andrew, mais pour elle son aîné était tout : son père, son frère, son meilleur ami, son confident, la personne qui l’a élevée, la personne qui l‘a aimée, soignée. Il était son idole tout simplement, elle lui vouait un amour sans borne. Elle l’élevait au rang de Dieu. Quant à son père, il n’était rien, juste un alcolo, violent, qu’elle détestait, dont elle avait peur. Sa mère était une inconnue qui était partie alors qu’elle n’était qu’un bébé.
La vie jusqu’à ses sept ans a été principalement régie par le fait qu’elle et Andrew devaient surtout faire attention à ne pas réveiller le Monstre –comme elle l’appelait- qui sommeillait en son père. Elle ne comprenait pas comment quelqu’un qui se fichait généralement d’eux pouvait parfois se montrer si cruel pour rien. Non elle ne comprenait pas cela, mais qu’est-ce qu’elle aurait dû faire ? En parler à l’école ? A la police ? Elle avait bien vu les spots télé, ce qui se passait dans les films. Il fallait dénoncer les méchants, mais Andrew lui avait fait promettre de ne jamais rien dire par ce qu’ils risquaient d’être séparés, et qu’il attendait juste d’avoir un bon boulot pour pouvoir partir avec elle, qu’ils aient un appartement tous les deux. Son frère, son héros.
Alors elle mentait, elle disait que tout se passait bien à la maison, qu’elle était juste maladroite.
Alors elle mentait, si les policiers arrivaient, disant que son frère s’était battu avec un de ses amis, et non pas avec leur père.
Alors elle mentait, comprenant que c’était probablement le seul moyen de rester avec Lui, car elle ne souhaitait que cela, qu’ils restent ensemble.
Aujourd’hui, elle se demande comment les services sociaux n’ont pas pu mettre le nez dans leur famille, elle n’a malheureusement pas la réponse, mais probablement que comme personne se plaignait, comme personne ne portait plainte, ils jugeaient qu’il y avait pire ailleurs.
Et puis, il eut un soir, celui qui devait désigner le changement, Andrew lui avait dit de préparer ses affaires en secret, qu’il l’emmenait loin, dans une ville avec plein de monde, un nouveau départ pour eux deux. Il allait sur ses vingt ans, il aurait probablement pu faire de bonnes études, avoir une bourse, mais il avait préféré la choisir elle. Alors qu’ils allaient partir, le Père déboula, sur ordre de son frère, elle partit se réfugier sous l’escalier. L’homme avait un couteau. L’homme hurlait à son fils qu’il ne les laisserait pas partir. Et elle, elle pleurait, juste totalement terrifiée. Elle avait longuement regardé le téléphone. Est-ce qu’elle ne devait pas appeler la police ? Andrew pourrait quand même l’emmener ? Pourquoi est-ce qu’il ne pourrait ? Elle n’était pas certaine, elle n’était pas sûre, elle ne comprenait pas grand-chose à ce monde d’adulte.
Fais-moi confiance. C’est ce qu’il lui avait dit. Alors, elle lui faisait confiance, elle lui obéit simplement aveuglement. L’engueulade –ou les cris- durèrent encore un bon moment. Et puis plus rien. Plus aucun son. Plus aucun bruit. A moins que ce soit par ce qu’elle se soit bouchée les oreilles ?
Elle sortit de sa cachette, ce n’était pas normal. Absolument pas normal. Et ce qu’elle vit, la hante encore actuellement. Du sang, une mare de sang. Son père à terre ne bougeant plus. Son frère accroupit au-dessus de lui, un couteau à la main, lui aussi rouge de sang. Alors qu’elle allait se mettre à hurler, Andrew lâcha le couteau et s’approcha doucement à côté d’elle pour plaquer la main sur sa bouche.
Ca va aller, ne crie pas. Va chercher une serpillière et de quoi nettoyer Elle n’était pas certaine de bien comprendre, mais elle obtempéra, traumatisée par ce qu’elle venait de voir. Son frère nettoya le sol, changea d’habits –brûlant les siens qui étaient couverts de sang-.
Il ne faut parler de ça à personne. On va l’enterrer dans le jardin, et ça sera notre secret. qu’il lui soufflait doucement, rapidement, avec un vague air fou.
Personne ne remarquera son absence, je faisais les courses, il ne bossait plus… et vu comme il buvait, un accident, quelque part pourra expliquer sa disparition. Mais Princesse, promet-moi de n’en parler à personne. Et elle lui avait promis. Pour elle, Andrew l’avait juste protégée, mais elle savait que tuer était mal, tuer signifiait prison, et prison voulait dire qu’elle se retrouverait seule.
Alors elle s’était tût, puis elle avait menti à la police, quand des semaines après ils étaient venus les interroger par ce quelqu’un avait enfin remarqué la disparition de leur père. Oui, elle leur avait menti, sans aucune honte, pour protéger Andrew. Elle leur avait dit qu’ils étaient partis un jour que leur papa était parti surement boire, ou qu’il était à la chasse. Elle avait utilisé tout son charme enfantin pour tenter de les convaincre, pour qu’ils ne cherchent pas plus loin. Le corps semblait toujours bien caché. Peut-être qu’Andrew avait au final fait plus que l’enterrer ?!
Et elle avait grandi, auprès de son père, toujours avec sa complicité, cet amour qu’elle lui vouait. Si petite, elle avait toujours eu des soucis de santé, tombant très facilement malade, de manière parfois assez grave, en grandissant ce fut encore et toujours la même rengaine. Elle avait appris à faire attention, à ne pas trop traîner avec les gens malade, à ne pas avoir froid. Elle prenait quelques cachets qui étaient censés améliorer son système immunitaire, mais elle restait quand même plus fragile que la moyenne. Malgré tout, elle était maintenant juste heureuse.
20 ans. Alors qu’elle rentrait du magasin de pâtisserie dans lequel elle avait été engagée, elle remarqua des voitures de flics devant chez elle, ou plutôt dans l’appart dans lequel elle vivait avec son frère. Ils n’étaient toujours pas arrivés à couper le cordon, parfois, elle lui servait d’alibi pour des vols qu’il commettait, mais là, elle sentait que c’était différent. Et elle avait peur de ce qu’elle allait attendre. Elle inspira néanmoins un bon coup pour se donner du courage, espérant qu’elle trouverait un nouveau mensonge à fournir suivant ce qui était dit. Mais cette fois, elle n’eut besoin d’aucun mensonge, cette fois Andrew était dans la merde jusqu’au cou.
Il a quoi ?! hurla-t-elle, perdant son calme, tandis que les policiers qui perquisitionnaient leur domicile, lui expliquaient qu’ils avaient retrouvé une femme poignardée à mort, quelqu’un s’était acharnée sur elle, une caméra sur surveillance avait tout filmé. Il était cuit, par ce qu'on voyait clairement le visage de son frère.
Son frère, son Dieu, celui qui l’avait toujours protégé, comment avait-il pu devenir ce genre d’individu sans qu’elle n’y voit rien ? Elle n’en revenait pas, mais les preuves étaient-là.
Il partit en prison, elle essayait d’aller le voir une fois par semaine, mais à peine un an plus tard, la vie de la ville commençait à être dérangeante pour elle, moralement elle avait tout perdu, elle avait toujours l’impression de se noyer, mais le pire c’était probablement physiquement. Elle se sentait tout le monde malade, migraineuse, avec des vertiges, et après de multiples examens, recherches, un médecin lui annonça qu’elle était probablement hypersensible aux ondes et que pour qu’elle aille mieux il faudrait si possible qu’elle trouve une zone blanche.
Six mois, ce fut le temps qu’elle tint encore avec ces douleurs infernales, mais elle n’arrivait plus à aller travailler tous les jours, Andrew lui conseilla –ordonna- de fuir loin d’ici. Il avait compris qu’elle ne restait là que pour lui, pour cette visite. Il savait qu’elle lui obéirait.
Comment est-ce qu’elle se retrouva à Aberdeen ? Elle en entendit parler. Cette ville était spéciale, les mœurs répugnantes mais la technologie très peu développée. Elle avait enfin envie de faire quelque chose de bien, alors, elle se dit qu’en allant là-bas, avec l’aide d’autres personnes, elle pourrait peut-être éveiller des consciences. Elle l’espérait. Douce utopie.
Mais elle comprit, bien trop tard que la situation était vraiment plus dramatique que l’on ne lui avait raconté et qu’elle n’aurait pas le droit au moindre faux pas, alors ses envie de révolte, elle les garda pour elle-même.
Et elle mentit, elle mentit de nouveau, chaque jour depuis qu’elle est ici, chaque jour depuis plus de quatre ans. Elle ment, faisant croire sans aucun remord qu’elle est devenue comme eux, qu’elle pense comme eux. Et elle épie, et elle écoute ce qui se dit quand elle va faire les courses. Elle essaye de trouver de partisanes (ou même partisans).
Et elle rencontre Cooper, petit Gardien chez la famille Stagger. On lui avait conseillé de se trouver quelqu'un, alors plusieurs femmes dont Neo lui furent présentées. Pourquoi est-ce qu'il avait choisi elle ? Elle n'en savait rien, mais il la voulait pour lui. Comme un vulgaire objet que l'on choisit au magasin du coin. Est-ce qu'elle l'intriguait ? Est-ce qu'elle faisait ressortir son caractère protecteur ? Est-ce qu'il voulait juste avoir une étrangère à l'oeil ? Elle n'en savait rien, mais elle aurait pu tomber bien plus mal. Ils sont proches, complices, elle ferait n’importe quoi pour lui, elle le rend heureux… mais il reste un Toutou endoctriné qui pense totalement comme eux. Et elle lui ment. Tout comme ment à toutes leurs connaissances, lorsqu’ils commencèrent à se fréquenter sérieusement. Cooper a du mal à toucher une femme si c’est au-delà du baiser ou de l’étreinte. Cooper assure que c’est dû à un traumatisme du à son enfance. Mais il se ment à lui-même aux autres, elle se doute qu’au final cela cache probablement plus un penchant homosexuel totalement refoulé vu le sort que l’on réserve, vu qu’il veut respecter la Loi et qu’en l’étant, il l’enfreindrait.
Et elle, elle ment à leurs proches, pour ne pas qu’ils se doutent de quelque chose, elle dit qu’elle espère tomber bientôt enceinte, surtout maintenant qu’ils sont fiancés depuis aout 2018.
Elle ment, encore et toujours, espérant qu’un jour elle n’oublierait pas ce qu’est- réellement la réalité.
Mais avec lui elle est heureuse, mais avec lui elle se sent protéger.
Alors quelques mensonges de plus ne sont rien, n’est-ce pas ?