Home sweet home

Il ferma les yeux tandis qu’un médecin finissait de le soigner, cela ne faisait pas du bien, mais grâce à la petite anesthésie c’était quand même supportable. Du moins la douleur en elle-même, ce qui était moins appréciable c’était le contact des doigts du médecin qui étaient beaucoup plus désagréables. Le malaise, le mal-être, l’impression que l’endroit où il était touché était en feu ça faisait un peu beaucoup et puis, il était inquiet pour sa sœur. Il avait essayé de quémander quelques nouvelles, mais visiblement personne ne savait rien, ou ne voulait pas lui dire, ou alors ne voulait pas chercher vu qu’ils semblaient un peu débordés. Alors, il prit son mal en patience, il attendit sagement que le médecin lui dise qu’il avait fini et qu’il aimerait le garder en observation pour la nuit, juste au cas où. Mais il n’avait pas envie de dormir ici, il allait bien, ce n’était pas grave, le lendemain, il irait même travailler : dans le pire des cas, il boiterait un peu. Et il était têtu le Ward, vraiment très têtu, alors le médecin lui dit signer une décharge, et lui donna des béquilles juste au cas où. Béquilles qu’il utiliserait probablement ce soir, mais demain, c’était mort, il ferait comme si rien ne s’était passé.
Maintenant qu’il était libre, il se dirigea à l’accueil à la recherche de sa petite sœur, on lui indiqua où la trouver, et il s »y rendit. Il frappa plusieurs petits coups à la porte avant de rentrer et s’installa sur une chaise tout en la regardant.

« Je vais rentrer, tu m’accompagnes, ou tu préfères rester ici pour ce soir… au cas où ?»

Par ce que oui, il jugeait que maintenant qu’ils étaient « réparés », ils pouvaient y aller. Qu’est-ce qui pouvait leur arriver de toute manière pendant la nuit ? La plaie n’allait pas se rouvrir comme par magie si suppurer à fond en quelques heures alors qu’elle avait été désinfectée, au pire demain ils pourraient appeler leur médecin si c’était nécessaire. Sa sœur serait mieux chez eux, dans sa chambre, dans un univers connu, il en était certain.
L’hôpital, c’était l’inconnu, c’était l’imprévu et il détestait cette idée ; et en plus beaucoup trop de monde pouvait entrer ici. Oui, ils devaient rentrer à la maison des Ward et tout irait ainsi pour le mieux, le sommeil ne serait que plus réparateur peut-être même que si elle en avait besoin, il resterait avec elle toute la nuit.

«Il n’y a aucune obligation cependant, fais comme tu le sens Grace. »

Invité may the lord open

J’ai mis du temps à me remettre, je crois que les médecins m’ont un peu endormie volontairement pour me soigner. Mais quand je reprends pleinement conscience de mon environnement je suis dans un lit avec un bras en écharpe et on m’oblige à boire. Je panique : je ne suis pas chez moi et il n’y a pas mon frère. On m’explique, l’hôpital, la vente… Et on me dit d’attendre. On me parle comme-ci j’étais un chaton débile. Et quand il pose une main sur mon épaule je crie et me mets en colère en appelant Gethin. Je veux mon frère et pas qu’on me touche sans que je sois d’accord. Ils sont deux pour à nouveau m’endormir un peu. Je n’aime pas cette impression de nager dans du coton.

Je reste après sagement assise sur mon lit à attendre. Je ne sais qui, je ne sais pas quoi. Je sursaute quand on frappe à la porte et je soupire de soulagement en voyant Gethin arriver. Il a une béquille ! Le pauvre… Il doit avoir mal… Je m’en veux un peu parce que quelque part c’est ma faute parce qu’il m’a protégé. J’aimerais le protéger aussi… Mais je ne sais pas comment faire, on ne m’a pas appris à le faire ! Je secoue doucement la tête quand il me dit que ce n’est pas une obligation. Je me lève et m’approche de lui sans le toucher.

« Je veux rentrer… Je veux pas rester ici… Il y a trop de blanc, puis… les médecins me touchent sans demander l’autorisation. »

Je n’aime pas le contact, vraiment pas. Parfois quand j’ai vraiment besoin d’un câlin ou quelque chose dans ce goût-là je prends une peluche, mais pas plus. J’ai des peluches dans ma chambre… mais là, j’ai aussi envie que mon frère reste. Pour me rassurer. Je lève les yeux vers lui.

« Gethin ? Tu… veux bien rester pour la nuit ? S’il te plaît. Cela me rassurerait… »

Qu’il reste à l’abri derrière nos murs, qu’il reste à la maison un peu… Je me sentirais rassurer pour lui de le savoir là-bas. Puis l’avoir près de moi m’aideras à me calmer. Je secoue la tête, j’ai encore des restes de sédatifs dans la tête je n’aime pas ça, je montre la trace à Gethin.

« Quand j’ai demandé à te voir et que j’ai crié parce qu’ils m’ont touché ils ont piqué. J’ai la tête dans le brouillard. »

Et je n’aime pas du tout ça.

Il acquiesça doucement lorsqu’elle lui dit qu’elle voulait elle aussi rentrer ! Il en était presque certain qu’elle allait lui répondre cela, alors il n’était absolument pas étonné ; Pour le blanc, il fronça un peu les sourcils mais il acquiesça doucement.

«Ne t’inquiètes pas, il ne peut plus rien t’arriver maintenant, tu es soignée donc il n’y a plus de raison qu’ils te touchent d’une quelconque manière, sauf peut-être pour reprendre tes constantes, mais si tu rentres, il n’y aura pas ce souci ! » il se tut quelques instants avant d’ajouter «Je vais voir avec le médecin pour signer tes papiers de sortie, ça ne devrait pas poser de souci, ne t’inquiètes pas. »

Il lui fit un tendre petit sourire. Il disait beaucoup de ne pas s’inquiéter mais c’était la seule manière qu’il avait pour la réconforter un peu. Il espérait avoir la situation bien en main ! Mais elle semblait aller pas trop mal, alors ça devrait le faire ! Lorsqu’elle reprit la parole, il fit un petit hum ?! Avant d’acquiescer doucement. Bien sûr qu’il resterait avec elle pour la nuit, même si cela ne l’enchantait pas vraiment de ne pas être chez lui, de ne pas avoir son rituel, ses habitudes. Pour elle, il pouvait bien faire un effort… colossal, il pouvait bien se stresser un peu. Et puis, même s’il n’habitait plus dans la demeure des Ward, il avait quand même ses points de repères, ça ne serait pas totalement l’inconnu

« Oui bien sûr, on installera un matelas en plus dans ta chambre, ça ne devrait pas poser de souci».

Par ce que bon, entre deux personnes qui n’aimaient pas le contact ils n’allaient pas dormir dans le même lit, ‘était un peu trop risqué qu’il y ait un contact le lit de la jeune femme était peut-être un peu trop « petit » pour ce genre de chose. Lorsqu’elle lui montra la trace, il fronça les sourcils ne sachant pas quoi répondre.

« Ils devaient avoir peur que tu te fasses mal si tu bougeais trop et cela ne devait pas aider pour les soins, je suis certain que … qu’ils ont fait ça par ce qu’ils étaient obligés. Mais tu vas quand même pouvoir marcher un peu ? Jusqu’à la maison ? Si tu as la tête dans le brouillard, il ne faut peut-être pas que tu fasses trop d’effort. Enfin, déjà on va signer ta sortie… et après on peut toujours se débrouiller pour se faire raccompagner. Est-ce que ça te convient si on fait ça comme ça ?»

L’avantage d’avoir leur nom de famille. Et il préférait lui demander son avis, comment elle allait par ce qu’il ne se rendait pas compte de comment elle allait exactement, avoir la tête dans le brouillard c’était quand même asse vague.

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Mon frère m’affirme qu’on va pouvoir vite rentré, qu’il a juste à signer mes papiers… Pourquoi je n’ai pas le droit de dire que je me sens capable de rentrer seule… Je suis quand même assez grande pour le savoir. Enfin, je n’ai pas le droit de poser cette question… ni de vouloir apprendre à écrire ou à lire. Ce que je trouve bête, les livres me font de l’œil et je souffre de ne pas pouvoir les caresser de mes doigts comprendre leur secret qu’ils gardent. Je sais que ce n’est pas bien… mais j’en meurs tellement d’envie. Mais c’est inutile de penser à ça maintenant. Je rends son sourire à Gethin et je me sens déjà m’apaiser encore, il est tout ce que j’ai besoin pour l’instant. C’est mon essentiel. Je hoche la tête.

« Oui, tu prendras mon lit et moi le matelas. Pour ta jambe, c’est mieux. »

J’ai envie qu’il soit bien installé confortablement. Mon lit sera mieux qu’un matelas tout bête. Moi je peux dormir là-dessus, lui il faut qu’il se repose bien. Je plisse le nez, je n’aime pas avoir la tête pleine de brouillard, mes pensées sont au ralenti et autant parfois j’en aurais été heureuse, autant là j’aimerais retrouver mon état normal. Je n’aime pas ne pas être sûre de ce que je dis ou de ce que je pense. Je ne sais pas s’ils avaient peur que je me blesse, tout ce que je suis c’est que j’ai la tête dans le brouillard. Je lui souris gentiment pour le rassurer.

« Oui, je peux marcher j’en suis sûre. Puis l’air frais me fera du bien. Mais si tu as mal à ta jambe on rentre autrement ! C’est comme-ci mes pensées étaient dans de l’eau très épaisse et avaient peine à se rassembler. Je n’aime pas ça… »

J’ai l’impression d’être… normale. Je suis mon frère dans les couloirs en restant proche de lui sans le toucher. Je détourne, avec difficulté, les yeux des formulaires pour regarder mes doigts. Je ne dois pas regarder, je ne dois pas regarder… Je lève les yeux vers le médecin qui demande à mon frère s’il est sûr que je peux sortir, du fait que je me suis énervée tout à l’heure et que visiblement j’ai encore quelques problèmes quand on me touche et que j’ai l’air très, trop, nerveuse. Je me cache en partie derrière mon frère. Moi je n’ai aucune voix, je dois uniquement me taire et laisser mon frère décider pour moi. Je ne peux rien faire. Mais il sait quand même que je peux rentrer ! Et que je ne risque pas de me calmer si je reste ici.

Il n’était pas spécialement d’accord pour qu’il lui prenne son lit, mais en même temps elle n’avait pas tort : il avait besoin de repos, d’une bonne nuit de sommeil et surtout de bien poser sa jambe et il serait mieux installé dans un vrai qu’avec un matelas au sol. Il hésita quelques instants sur la réponse à lui fournir, mais il craignait de la blesser s’il lui refusait cela. Il soupira donc doucement avant de lui souffler :

«Ok, ca marche ! …. Merci. »

Au pire, si elle dormait mal, elle pourrait toujours se reposer dans la journée, il essayait du moins de s’en convaincre. Est-ce que ce n’était pas un choix un peu égoïste et facile qu’il venait de faire ? Peut-être mais maintenant de toute manière c’était un peu trop tard pour revenir en arrière !
Elle ne tarda d’ailleurs pas à le rassurer sur le fait qu’elle pourrait marcher jusqu’à chez eux, au contraire que cela lui ferait du bien avec l’air frais. Est-ce qu’elle ne se surestimait pas ? peut-être … peut-être pas, mais il décida de lui faire confiance. Ils pourraient toujours se débrouiller pour rentrer autrement si elle n’arrivait plus à avancer.

« Ca ira. De toute façon demain, il va falloir que j’aille travailler, alors bon, ça veut dire que je vais devoir marcher, autant commencer dès maintenant, non ? » Il haussa les épaules, c’était peut-être un raisonnement foireux pour beaucoup, mais pas pour lui. Il avait mal mais ça allait, il pouvait marcher : donc ils y retourneraient à pied, point. «je ferai attention à ne pas trop me fatiguer, si cela peut te rassurer, Grace. »

Par ce qu’il la connaissait sa petite sœur, il savait qu’elle s’inquiéterait pour lui, et il espérait donc qu’avec ces quelques mots cela suffirait à ce qu’elle angoisse moins. Il valait mieux qu’elle s’occupe d’elle que de lui. Il avait laissé passer quelques minutes de silence avant de reprendre

«D’accord, je vois, ça doit être juste l’effet du calmant rien de bien grave, mais il va falloir que l01.2019on y aille doucement juste au cas où tu te sentes mal en cours de route… même si maintenant ça devrait le faire. Tu as l’air de bien tenir debout. »

Et le médecin sembla vouloir vérifier qu’il savait ce qu’il faisait et compagnie. Il inspira pour essayer de rester calme, mais ce n’était pas simple. Il avait du mal avec la façon dont l’homme lui parlait, lu énumérant des faits réels, mais il ne connaissait pas Grace. Forcément qu’elle était nerveuse si on la touchait, forcément ! Abruti ! Cela n’avait rien à voir avec la blessure. Voilà pourquoi il avait du mal avec les gens, par ce qu’ils ne se posaient pas assez de questions.

«Vous avez une phobie, Monsieur ? Les araignées par exemple, comme beaucoup de personnes. Admettons, alors… que vous vous êtes fait agresser ou qu’une personne lambda se fait agresser, et que lorsqu’elle se réveille, elle s’aperçoit qu’il y a plein d’araignées sur elle, qui la touche, ou qui vous touche. Est-ce que si cette personne s’énerve, vous ne trouveriez pas cela normal ? Si, probablement, alors là c’est la même chose. Si vous ne l’aviez pas touchée, elle ne se serait pas énervée, elle se serait sentie moins mal. Est-ce qu’elle a l’air énervée à présent, non ! Personne ne la touche, et je suis là, pour elle. Médicalement, vous sembliez pouvoir dire qu’elle pouvait partir sans courir aucun risque même s’il valait mieux qu’elle reste en observation… alors elle part, avec moi, je la ramène chez nous. Point barre, Monsieur. Et ça serait bien, la prochaine fois, avant de juger quelqu’un, de se poser les bonnes questions également.» Il signa rapidement les papiers. «Sur ce, bonne soirée, Docteur. Merci pour les soins. »

Il fit signe à sa sœur de le suivre ? Il espérait avoir été clair dans son explication, mais quelque chose lui disait qu’il avait peut-être été un poil prétentieux sans le vouloir… tant pis. De toute manière il s’en fichait, il n’avait rien fait de mal, il avait juste vouloir remettre les points sur les « i », il n’y avait eu aucune insulte.

«Bon, sinon, tu as quelque chose à dire Grace ? »

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Je souris un peu à mon grand frère heureuse qu’il accepte de prendre mon lit pour mieux se reposer. C’est important qu’il puisse bien récupérer. Sa blessure est plus importante que la mienne. Du moins de mon point de vue. Je ne sais pas du sien. Peut-être que du sien c’est l’inverse ? Je n’en sais rien. Mais il a accepté ma proposition : c’est le plus important. Puis il me promet de ne pas se fatiguer, alors je suis rassurée. Je fais un grand sourire et hoche la tête.

« D’accord ! »

Je plisse le nez. Oui ben… je n’aime pas du tout avoir du calmant dans les veines. J’espère que cela va vite partir pour que je retrouve le capharnaüm d’idées qui me caractérise. Je crois qu’actuellement je préfère ça qu’avoir la tête emplie de coton ou d’huile. J’avance doucement pour que Gethin ne se fatigue pas et pour ne pas l’inquiéter. Mais mon équilibre est certain et c’est simplement moi qui suis ralentie. C’est très désagréable comme sensation. Je le suis jusqu’à l’accueil et attends sagement. Avant que le médecin n’arrive. Je sens la colère de Gethin qui répond à la mienne. Quelque part j’hésite à prendre peur : si c’est contre moi ou contre le médecin. Mais le ton de sa voix me fait sourire et je le cache derrière ma main : bien fait ! Il aurait fallu poser des questions et me demander directement. Puis je suis avec Gethin : rien ne peut m’arriver. Je suis aussitôt mon frère en me retenant de tirer la langue au médecin. Je me rapproche vite de mon frère avec un sourire sans le toucher. Si j’ai quelque chose à dire ?

« À part que ce médecin est un idiot et que tu as été parfait ? Non, rien du tout. Merci… »

De me faire confiance. Je respire profondément en sortant et expire avec plaisir avant de rouvrir les yeux pour regarder un instant les étoiles. Cela fait du bien de sortir ! Vraiment. J’expire par la bouche et regarde la buée blanche s’élever dans le ciel noir. C’est un soupir de soulagement. Je me mets à marcher en observant Gethin.

« Je n’aime pas l’odeur de médicaments des hôpitaux… Puis tout blanc… C’est effrayant aussi. Tu voudrais que je te fasse une écharpe ? »

Pour son cou. Il n’en a pas et je n’aimerais pas qu’il attrape froid. Même si je préfère peindre que tricoter si je peux un peu protéger mon frère c’est bien aussi non ? Puis… il n’a pas de femme encore pour le faire. Ou alors un cache-nez en polaire et en tissu noir… Je ne sais pas s’il a le droit. Je rajuste mon bras dans son écharpe et ouvre un peu ma veste.

« J’aime le froid. »

En même temps l’hiver m’habite, c’est normal que je l’aime non ?

Comme quoi, des fois il en fallait peu pour satisfaire les gens. Avec Grace cela semblait souvent assez simple, beaucoup plus simple qu’avec les autres personnes en tout cas. Probablement par ce qu’ils étaient un peu plus connectés, qu’’ils se comprenaient mieux que le monde extérieur. Tout se passait bien, jusqu’au moment où le pauvre médecin dit une simple phrase qui l’agaça, et pas qu’un peu. Alors, il ne put s’empêcher de lui répliquer sa vérité, la Vérité, ne se rendant compte que trop tard – et sans regrets- que ses dires pouvaient être mal pris mais en même temps … en même temps il n’allait pas laisser insulter sa sœur par un abruti qui ne se posait juste pas les bonnes questions !

«De rien, c’est normal, c’est pas grand-chose. Si je ne défendais pas ma sœur, à qui est-ce que je servirai ? Et puis, je n’ai pas menti, je n’aime pas mentir, je lui ai fait juste comprendre les choses, qu’il ne fallait pas oublier qu’il ne fallait pas… se fier qu’à la première impression. Avec un peu de chance, il s’en souviendra pour la suite. » Il se passa une main dans les cheveu avant de soupirer doucement « Ou pas, je ne sais pas trop.»

Elle semblait contente d’être dehors et rien que ça, ça lui faisait plaisir, par ce qu’elle le méritait, d’être heureuse ou au moins de se sentir mieux après ce qui s’était passé. Elle parla des médicaments et soudain d’une écharpe. Il fronça les sourcils sans trop comprendre comment est-ce qu’elle pouvait passer d’un sujet à l’autre comme ça ? Il n’était pas certain de comprendre et il détestait ça. Peut-être qu’il devait simplement répondre à la question… sans trop s’en poser. C’était probablement juste une question comme ça et elle n’avait pas dû savoir comment faire de transition. Gethin hésita encore quelques instants et fini par souffler doucement

« Si tu veux, mais il ne faut pas te sentir obligée non plus.» Il se tut quelques instants tandis qu’elle lui disait qu’elle aimait le froid, il fronça un peu le nez «Je préfère quand il fait bon, toi tu restes toute la journée, ou presque, à l’intérieur, je peux t’assurer que rester dans le froid ou la chaleur toute la journée ce n’est pas forcément quelque chose d’agréable. Même couvert des fois tu as l’impression que tes doigts vont geler sur place, alors en cas d’intervention ce n’est pas franchement… comment est-ce qu’ils disent ? Top. Quelque chose comme ça ! »

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Je souris à la remarque de Gethin. Je ne ris pas. Je ne ris vraiment pas beaucoup, très peu. Je crois que je ne ris qu’avec mon frère ou quand je suis toute seule. J’adore sa manière de pensée, c’est toujours agréable de penser avec lui. Ou parler… Ou les deux ? Je pense que c’est les deux parce qu’en parlant on pense… Mais je dois vraiment penser ? Techniquement je suis une femme. Mais si on ne pense pas… On ne peut pas vivre, parce qu’on ne réfléchit pas aux conséquences et à nos actes. Donc il est essentiel de penser. Même si on est une femme ? Encore plus je pense vu que techniquement nous sommes des pécheresses, donc il faut que nous réfléchissions pour ne pas commettre les mêmes erreurs qu’avant. Mais avant… C’est quoi avant ? Parce que moi, je ne sais pas ce qu’il y avait avant.

Je sais que ma transition est brutale… Mais Blanc, neige, hiver, froid, travail de gardien dehors, Gethin… Je n’aime pas toujours expliquer la manière dont je pense. C’est beaucoup trop fatiguant et avec ma tête dans le brouillard… Heureusement le froid se dissipe un peu. Je souris à sa remarque, il sait que je n’aime pas tricoter : cela m’ennuie au plus haut point. Je cache mon sourire derrière ma main et hausse les épaules en secouant doucement la tête.

« Non, je n’ai pas envie que tu tombes malade. Je ne force pas, ça me fait aussi plaisir. »

Je m’appliquerais pour lui faire une jolie écharpe moelleuse, épaisse et toute chaude. Je hausse un sourcil à sa remarque. Puis-je lui dire que je vais dans le quartier Ocre voir les enfants ? Je pourrais, mais cela le mettrait en danger. Je décide que non et secoue doucement la tête.

« Tu sais, il y a des jours que je passe entièrement dehors. Pour regarder la nature, les gens, la vie. Et je ne rentre pas tôt à la maison. Mais j’imagine que ce n’est pas pareil : je peux marcher et me tenir chaud avec des mouvements. Toi tu dois rester toujours droit. Il n’y a pas des jours où tu aimerais faire un autre métier ? »

Moins… dangereux… Où je n’aurais pas à m’inquiéter pour lui. Je m’imagine un instant à sa place et cette image est… risible. Parce que je suis incapable de faire du mal à un être humain. Je plisse à nouveau les yeux en observant la neige tomber dans la lumière blafarde d’un réverbère. Je souris un peu.

« Tu ne trouve pas qu’on dirait une petite pluie d’étoile Gethin ? La neige. »

Il haussa un peu les épaules en soupirant doucement. Effectivement, lui non plus n’avait pas envie de tomber malade, mais il ne voulait pas non plus qu’elle se force, elle avait beau dire que cela lui faisait plaisir, il savait qu’elle n’aimait pas trop ça, tricoter ; alors bon, il n’était pas certain de comprendre à 100%. Cela dit, il connaissait le concept du plaisir de faire plaisir ! Il se passa une main dans les cheveux en essayant de trouver une réponse adaptée. Il hésita quelques instants avant de continuer :

« Bon, si t’es certaine que cela ne gêne pas, ça me va ! Tu vas la faire de quelle couleur ? »

Probablement noire, pour que ça aille avec l’uniforme, bien que porter ce genre d’écharpe ne serait pas forcément des plus règlementaires. M’enfin, il pourrait toujours la porter avant et après le boulot ! Il haussa un sourcil étonné lorsqu’elle lui dit qu’elle passait parfois des jours dehors.

« Non, ce n’est pas franchement pareil… mais bon, il fait quand même la même température dehors quoi que l’on fasse ! » Il soupira quelques instants avant de reprendre «Tu sais bien que la question ne se pose pas, tous les hommes de notre faille seront gardien, c’est comme ça… on ne peut pas choisir. Alors à quoi bon s’imaginer des choses impossibles ?»

Ce n’était pas tout à fait vrai, ou plutôt si, il pensait que cela ne servait rien… mais cela ne l’empêchait pas d’y penser pourtant … il ne pouvait pas lui dire, cela ne se faisait pas. Il fallait respecter les choix des parents, il ne voulait pas non plus qu’elle rêve trop à ce qu’ils pourraient être ou faire dans un autre monde. Il bailla, tout en continuant à avancer doucement tandis que sa sœur continuait de parler, et cette fois-ci c’était la neige son nouveau centre d’intérêt. Il fronça un peu les sourcils à ses paroles, il n’avait pas envie de lui mentir, mais il n’avait pas envie non plus de la contrarier… et pourtant, il allait devoir lui répondre dans la négative, il fallait juste peut-être qu’il tente d’y mettre un peu les formes.

«On devrait avancer un peu plus vite, Grace, sinon on va mettre trois heures à rentrer et ça serait bien que l’on puisse se reposer. » dit-il en premier avant de rapidement ajouter «Tu as l’âme beaucoup plus artistique que la mienne, tu le sais ça ? Par ce que non, je ne trouve pas que ça ressemble à une pluie d’étoile, juste à de la neige. »

Normal puisque ça en était. Niveau y mettre les formes, il aurait pu faire mieux, pourtant l’âme artistique était un genre de compliment venant de sa part, il fallait espérer que la jeune femme le prenne également de cette façon !

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« Noire »

Quelle autre couleur ? Il n’a pas le droit d’en porter une autre que cela. Même si je vais avoir du mal à tricoter toute seule. Je trouverais bien un moyen. De toute manière au pire je m’énerverais simplement. Rien de bien extraordinaire avec moi. J’avais tendance à m’agacer très rapidement pour tout et rien. Déjà que j’avais très souvent les nerfs à fleurs de peau… Je sais très bien que je ne suis pas la plus agréable de compagnie malgré tous mes efforts. Je passe une main, la seule que j’ai de libre, sur mon visage et caresse mon nez encore un peu douloureux. Il n’est pas cassé, mais il fait encore mal. Je fronce les sourcils, n’étant pas tout à fait d’accord.

« Parce que c’est comme rêver : on ne peut pas s’empêcher de le faire. »

Je suis le rythme de Gethin en observant la neige. C’est apaisant cette délicate descente, on dirait une danse fragile que tout peut briser d’un mouvement. Et les flocons me font penser à de petites étoiles venues recouvrir la terre d’un manteau blanc. C’est bien plus agréable. Au moins j’ai l’impression de vraiment faire partie du monde. Je fronce un peu les sourcils avant d’obtempérer et d’accélérer le pas. Je fronce les sourcils avant de hausser les épaules.

« Tu n’as pas l’esprit artistique parce qu’on ne te demande pas de l’avoir. Peut-être aussi parce que tu as peur de rêver ? Parce que cela te ferait voir des choses impossibles que nous ne devons pas voir ? Et que pour toi, tout doit être rationnel et dans l’ordre parce que l’impossible est interdit ? »

Je scrute le visage de mon frère en marchant plus vite. Je soutiens son regard. Je ne fais pas ça pour être méchante ou autre. Je cherche vraiment à comprendre. Je sais qu’on ne peut pas toujours voir le monde comme moi je le vois, mais j’aime comprendre pourquoi. Je lève la tête vers la neige qui tombe dans la lueur des lampadaires et la montre à mon frère.

« Arrête-toi juste une minute et regarde juste la neige tomber. Avec les nuages noirs on dirait le ciel et les flocons ont la même couleur que les étoiles. Donc c’est pour ça qu’on dirait une pluie d’étoiles. C’est simplement une manière de voir. Tu vois ? »

J’essaie vraiment de faire comprendre mon point de vue à mon frère. Je ne sais pas trop si je vais réussir… J’espère rien qu’un peu.

Elle n’avait pas tort, on ne pouvait pas s’empêcher de rêver, de penser… Certains le faisaient moins que d’autres, probablement qu’ils étaient plus heureux comme ça … Se poser moins de questions, c’était moins se rendre compte du monde qui nous entoure et donc des soucis. N’ayant pas franchement pas envie de répondre à cela, par ce qu’il ne savait pas quoi répliquer, il se contenta d’hausser un peu les épaules pour lui montrer qu’il n’était pas tout à fait d’accord avec elle. Juste en partie. Quelque chose lui disait qu’il n’allait pas forcément aimer la suite de la conversation, c’était des choses dont il ne tenait pas spécialement à parler et, Grace était souvent comme lui, quand elle avait une idée en tête, elle ne l’avait pas ailleurs ! Mais étrangement, elle se mit à parler de la neige, de la pluie d’étoiles…. Cette façon poétique, rêveuse de parler… qui s’éloignait de leur sujet initial, tout en restant en partie assez près….. ET BINGO. Voilà, qu’elle reparlait de choses dont elle ne devrait probablement, il soupira doucement, las. Lui qui aimait tranquillité, silence et train-train quotidien, la soirée promettait d’être longue. Il aurait pu lui demander simplement de se taire, avec d’autres personnes il l’aurait probablement fait, mais pas avec Grace, pas pour le moment du moins.

«Tu ne devrais pas tenir des propos comme cela, d’autant plus que tu sais aussi bien que moi que l’on a de la « chance », d’être dans une famille comme la nôtre avec tous les avantages que cela procure. » Les inconvénients aussi, mais ils n’avaient jamais manqué de rien. « Je n’ai pas peur de rêver, je trouve juste ça inutile d’imaginer un monde ou des choses que l’on ne pourra pas avoir. A quoi cela te sert ? D’autant plus que si cela venait à se réaliser, par magie, cela entrainerait des contraintes auxquelles tu n’aurais même pas pensé. Par ce que tout est comme ça, avec des avantages et des inconvénients. On ne devrait même pas avoir cette conversation, surtout pas ici.»

Enfin, plutôt, elle ne devrait pas tenir de tels propos. Comme à son habitude, ou du moins la plupart du temps, il avait gardé une habitude impassible, un ton totalement neutre. Il ne savait de toute manière pas comment … ou plutôt quelles mimiques avoir pour lui montrer que cela suffisait.

« Grace, je suis fatigué. Je n’ai pas envie de voir la neige tomber. Je… J’ai juste envie de me poser et en plus ce que tu dis c’est… c’est faux, peut-être ou tu n’as aucune preuve. Tu as déjà vu des étoiles tomber ? Tu sais à quoi elles ressemblent lorsqu’elles sont proches, ce n’est pas par ce que dans l’espace elles paraissent blanche, qu’elles le sont en réalité. Une pluie d’étoile, je suis désolé, mais n’ayant pas d’élément comparatif avec une vraie pluie d’étoiles, je ne peux pas être d’accord avec toi. C’est juste de la neige qui tombe, point.»

Non, il ne pouvait pas voir. Pour lui une pluie d’étoiles, ça restai des étoiles qui …. « tombaient » et donc ça n’était pas de la neige, pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait simplement pas comprendre que ce genre de « forme poétique » était juste stupide par ce que probablement inexact.

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Je ne dis rien et baisse le nez en suivant mon frère en silence. Je n’aime pas ce qu’il dit, mais… je crois que sur ce coup-là, je pense que je ne pourrais pas atteindre mon frère. Je tire sur mes mèches blanches avant d’hocher la tête et de suivre mon frère. J’ai presque envie de pleurer de voir que je n’arrive pas à bien expliquer ce que je veux dire. Je me sens terriblement nulle. J’accélère encore un peu le pas en m’enfonçant dans le silence. Je profite cependant pour écouter la mélodie des craquements des pas dans la neige. Je me concentre sur les traces dans la neige sans oser reprendre la parole.

Je reste silencieuse en observant parfois le ciel, mais je préfère m’habiller de silence. De mon côté c’est tellement une habitude d’être silencieuse que… Cela n’est plus étonnant. Nous sommes attendus. Les Marthas nous ouvrent vite la porte et je recule un peu dans l’ombre quand je vois ma mère. Je préfère demander aux Marthas de préparer un matelas pour dans ma chambre. Je réponds vaguement aux questions de ma mère ainsi que de mon père. Je n’aime pas leur parler ou être avec eux.

Dès que je peux je me faufile dans ma chambre et grommelle en refusant l’aide pour me changer toute seule refusant toute aide. Même si j’ai très mal. Je m’installe sur le matelas en gardant une petite peluche contre moi. Je me tortille un peu pour me rasseoir et regard les tableaux que j’ai alignés contre le mur. Je reste immobile, les yeux dans les yeux avec un visage sortant d’une fleur, il n’a que des yeux laiteux et de longues vrilles de la plante se sont enfoncé dans sa bouche pour la clore. Je penche la tête sur le côté et le pousse du pied. Mon regard tombe sur le verre fissuré, dans le noir, entouré d’une lumière blafarde. En regardant de très près on peut voir que sur certaines fissures il y a du sang.

C’est étrange ce reflet de ce que j’ai dans la tête, couché sur des toiles, hurlant, cependant silencieuse. Je les pousse à nouveau du pied les toiles et je regarde simplement une enfant, aucune idée du sexe, aux cheveux longs qui cache son visage, couvert par une grande couverture, roulée en boule au milieu d’un champ de fleurs, avec près d’elle un petit chat qui se frotte à sa main. Lui, c’est un tableau heureux. On doit être bien allongé dans les fleurs avec un chaton. J’aime les félins.

Peut-être qu’il aurait dû choisir un peu mieux ses mots, mais il ne savait pas comment dire les choses autrement, et puis de toute manière maintenant c’est largement trop tard et s’excuser ne servirait à rien. Il ne l’avait pas insulté, il avait juste dit sa façon de voir les choses, tout comme sa petite sœur l’avait fait avant lui. Ils n’étaient juste pas d’accord, ce n’était pas bien grave dans la tête du Gardien, habitué à ce que l’on ne soit pas spécialement en accord avec lui au travail. Il oubliait que Grace voyait beaucoup moins de monde et se limitait donc simplement à sa façon de voir les choses. Rien de grave, juste un avis différent. Le positif, c’est qu’il y avait eu un grand silence qui avait suivi : silence chéri, bien-aimé, qui lui manquait tant.

Et ils étaient arrivés à la résidence des Ward où ils semblaient attendus. Il fit quelque chose qui s’avérait être un sourire aux Marthas et à leur mère, avançant à présent avec difficulté avec ses foutues béquilles. Il recommençait à sérieusement avoir mal, ou alors c’était peut-être par ce qu’il ne pouvait pas bouger comme il le souhaitait et que c’était angoissant. Il n’aimait pas les béquilles ne pas être totalement maître de ses mouvements. Grace ne tarda pas à aller dans sa chambre tandis qu’il resta quelques instants de plus avec ses parents, disant simplement que Grace préférerait qu’il reste pour la nuit et qu’il repartirait le lendemain pour le boulot puis qu’il retournerait dans son logement. Du moins il l’espérait, deux nuits loin de chez lui, il n’était pas certain que cela lui fasse. Il doutait arriver à dormir, même dans le lit confortable de sa sœur, par ce que ce n’était pas SA chambre, ses habitudes, par ce qu’il y aurait quelqu’un dans la même chambre… parce que…. Il y avait plein de raisons, incompréhensible aux yeux de beaucoup mais qui pour lui étaient difficiles à gérer. Ca serait un gros effort à fournir mais pour la petite, cela valait probablement le coup.

Gethin finit par saluer ses parents et alla rejoindre sa sœur en essayant de ne pas faire trop de bruit au cas où elle se soit déjà endormie… mais il manqua de s’entraver dans quelque chose au sol et se fit mal à sa blessure. Malgré tout, il ne dit rien. Comment est-ce qu’il aurait du réagir ? Pester, gueuler ? A quoi bon ? Cela ne changerait rien de toute manière. Il s’allongea dans le lit de sa sœur toujours sans rien dire et finit par fermer les yeux mais souffla quand même à sa sœur :

«ca va aller ? »

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Je reste silencieuse quand mon frère rentre, le regard perdu dans le vide, je laisse mon cerveau et mon esprit s’envoler ensemble les yeux mi-clos. Je m’envole loin d’ici, loin de mon corps, mes pensées parcours mille lieux et milles pays et d’autres endroits que seul mon esprit connaît. Je l’apprivoise doucement de la sorte et mon corps expire les durs évènements de la journée. Je reprends soigneusement, autant que possible, le contrôle de mes pensées et de ma tête. Je tourne les toiles contre le mur pour l’instant avant de rouvrir les yeux et regarder mon frère qui me demande si ça va. Je l’observe sans parler une longue minute avant de me lever pour prendre une de mes peluches et de m’allonger enfin.

« Oui, bonne nuit Gethin. »

Je m’installe comme je peux et regard l’obscurité autour de nous sans rien dire, ma peluche serrée contre moi. Je laisse à nouveau mon cerveau dérouler le fil de la journée sans bouger repérant les moments où j’aurais pu faire mieux, bien mieux. Et pourtant, encore une fois je me suis montrée incapable de faire quoi que ce soit. Tu parles… Je reste parfaitement immobile en respirant profondément, je ne veux pas que Gethin pense que je ne dorme pas. Le sommeil est aussi saisissable que de la fumée entre mes doigts pâles. Je reste immobile, je me demande même si je respire encore. J’ignore si je dors ou non, la nuit passe longue, courte ? Je ne sais pas. Elle passe, et moi j’ouvre en grand les yeux avant l’aube. Sans aucun bruit, je me lève et m’approche de la fenêtre pour le regarder se lever, ma peluche toujours serrée contre moi. Elle ne m’a pas quitté Jackie. Jackie c’est le nom de ma peluche. J’observe le jeu du soleil au travers des branches et sur la neige, je garde mon bras contre moi en attendant que mon frère se réveille. Pas de bruit, pas de souffle. Je suis un fantôme.

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